Baptême de Jésus. Notre Seigneur vient d'entrer dans le Jourdain, dont le lit coule au pied de hautes montagnes rocheuses, pour recevoir le baptême de saint Jean qui, placé à sa gauche, verse sur son front doucement incliné l'eau régénératrice. L'attitude du Messie est celle de l'humilité la plus profonde; il est à demi-nu et ses bras sont pieusement croisés sur sa poitrine. Mais, tandis qu'il s'efforce ainsi de cacher sa divinité, tout le ciel semble s'être ému à la fois pour la proclamer. Quatre anges sont déjà accourus et s'empressent de remplir diverses fonctions qui se rattachent à la cérémonie de son baptême; l'un déploie le linge blanc qui doit essuyer son front; l'autre, à genoux, balance dans ses mains l'encensoir; un troisième soulève respectueusement le pan de son manteau; enfin l'autre, debout, tient d'une main le saint chrême placé dans un navicule d'argent. Immédiatement au-dessus de la tête de Jésus et descendu jusqu'à la hauteur du sommet des montagnes, le Saint-Esprit plane sous la forme d'une colombe; autour de lui une chaîne de petits séraphins voltigent gracieusement. Assis au plus haut du ciel, l'Éternel contemple son fils bien aimé; toute sa puissance se révèle dans son attitude, et l'on dirait que des torrens de grâces s'échappent de son sein pour inonder ce fils dans lequel il met toutes ses complaisances; à sa droite et à sa gauche, d'autres séraphins l'adorent en exprimant dans leurs gestes le respect et l'amour dont ils sont pénétrés. A gauche de saint Jean-Baptiste, une femme accroupie sur les bords du fleuve y puise dans une coupe l'eau qui doit servir à baptiser un charmant enfant que sa mère, assise à quelques pas, tient et presse dans ses bras. L'expression douce et touchante de cette mère, l'empressement que l'autre femme met à puiser son eau, rendent bien la nature des sentimens dont chacune d'elles est pénétrée: ces sentimens sont ceux d'une piété fervente, que partagent é